mardi 11 mars 2008

La gare de Lapalisse


Photos 1, 2 et 3 : la gare de Lapalisse avant la guerre de 14-18, photo 4 : le 13 juin 1987, l'inauguration d'une locomotive aux armes de "Lapalisse en Bourbonnais" (ici, Mme Grèze et Mme Lallias, respectivement épouse du maire de Lapalisse et du maire de Saint-Prix procèdent au baptême de la locomotive).


Les travaux du tronçon Saint-Germain-des-Fossés - Roanne débutèrent en 1854. La section Saint-Germain-des-Fossés - Lapalisse ouvrit le 1er juin 1857, la section Lapalisse - Roanne ouvrit quant à elle le 7 juin 1858. On choisit d'implanter la gare de Lapalisse-Saint-Prix à deux kilomètres du centre de la petite sous-préfecture tout simplement pour profiter de la topographie du "plateau des Champagnes", situé à 320 m d'altitude au lieu des 280 m d'altitude au fond de la vallée de la Besbre. Le différentiel gagné permit ainsi d'économiser la construction de plusieurs ouvrages d'art dispendieux.
Outre le trafic voyageur, l'ouverture d'une gare PLM à Lapalisse dopa l'activité des foires de la ville qui purent dès lors touchées plus facilement les marchés parisien et lyonnais : les expéditions de grains, de volailles et surtout de bétail ne cessèrent d'augmenter jusqu'à la veille de la première guerre mondiale. Du bois et des sabots provenant de la Montagne bourbonnaise, ainsi qu'une partie du charbon des mines de Bert complétaient les expéditions.
Dans les années 1930-1950, le service d'exploitation de la gare de Lapalisse-Saint-Prix comptait une quinzaine d'agents, auxquels venaient s'ajouter une douzaine d'agents de maintenance. Au cours des années 1950, une convention fut signée entre la SNCF et la société d'exploitation des eaux de source Charrier (Laprugne) afin d'expédier une partie de leur production à partir de la gare de Lapalisse. L'entrepôt des eaux de Charrier employa jusqu'à la fin des années 1960 une douzaine de personnes.
Au début des années 1970, une dizaine d'agents travaillait encore à la gare de Lapalisse-Saint-Prix, ainsi qu'une vingtaine de personnes formant une brigade de maintenance des voies et des bâtiments. A cette époque, une vingtaine d'autorails et de trains express s'arrêtaient quotidiennement en gare. Le trafic du fret consistait à l'arrivée, de charbon commercialisé par les Etablissements Bécaud, des engrais à destination des Etablissements Carque (Lapalisse), Morlat (Isserpent) et de la coopérative agricole de Lapalisse, ainsi que des tourteaux transformés par l'huilerie Chervier de Lapalisse. Au départ, encore quelques bestiaux à destination du sud de la France, du bois destiné aux usines de pâte à papier de Tarascon, ainsi qu'une partie des productions des maroquineries Foucault, Barthelot et Vynicuir.
Les restructurations du réseau ferré français commencèrent à toucher la gare de Lapalisse-Saint-Prix au cours des années 1980. Le personnel d'exploitation tomba vite à cinq agents devant gérer la douzaine d'arrêts quotidiens. Le trafic marchandise fut définitivement abandonné en gare de Lapalisse-Saint-Prix en septembre 1991. Enfin, le 19 décembre 1996, les installations de sécurité de la gare étaient automatisées et les locaux désaffectés. En août 1997, une "boutique SNCF" ouvrit en ville permettant le maintien d'un service commercial en milieu rural.
Remerciements à M. Jacques Péronnet, ancien chef de gare à Lapalisse-Saint-Prix et ancien conseiller municipal de la ville et à M. André Legrand, ancien cheminot de Saint-Germain-des-Fossés.
S. HUG

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