jeudi 23 avril 2009

Sous le tablier du pont...

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Emporté par une terrible crue de la Besbre en octobre 1707, le pont de La Palisse, édifié sous le règne de Louis XIII, fut reconstruit entre 1708 et 1712. Si, à plusieurs reprises, son tablier fut débarrassé d'édifices qui empiétaient sur ses deux dernières arches (côté Roanne), sa largeur demeura inchangée tout au long du XIXe siècle. Or, à partir des années 1870, il devint urgent d'élargir le tablier afin de décongestionner ce point de passage qui était systématiquement asphyxié les jours de marchés et de foires. Cependant, la politique d'embellissement urbain menée depuis 1878 par le maire de l'époque, Louis Morel, avait lourdement grevé les finances communales. Aussi, en octobre 1890, le conseil municipal de La Palisse rappela au Préfet qu'il ne pourrait en aucun cas faire face seul au coût des travaux d'élargissement du pont :
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"Le conseil municipal, vu la lettre de M. le Préfet en date du 9 novembre, relative à la dépense occasionnée par l'élargissement du pont de Lapalisse (traversé de la route nationale n° 7), font le devis s'élève à 18 000 francs.
Considérant que ce travail est de la plus grande nécessité en raison des encombrements qui se produisent sur cette partie de la voie publique et des accidents qui y arrivent notamment les jours de foires, réitère sa demande pour que ces travaux soient entrepris dans le plus bref délai possible.
En conséquence, pour répondre à la demande de M. le Préfet et du Conseil Général des Ponts et Chaussées, vote à l'unanimité la somme de mille francs pour contribuer dans la dépense de cette amélioration vicinale, et regrette de ne pouvoir verser une somme plus importante ayant dans un temps très rapproche de grandes dépenses à faire relativement au chemin de fer de Dompierre à Lapalisse et vu l'exiguïté de ses ressources. Le conseil fait remarquer que de tous les travaux entrepris depuis douze ans par la municipalité (sauf pour les écoles), la commune de Lapalisse n'a jamais obtenu le moindre subside du gouvernement pour les grands travaux qu'elle a exécutés. Que lors de la construction du quai de la Besbre, l'an dernier, dans le but de garantir le quartier bas de la ville contre les inondations et malgré sa demande pressante, elle n'a pu obtenir aucune subvention pour ces travaux : elle a même été obligée, pour solder les dépenses, de supprimer les appointements du commissaire de police. Le conseil espère donc que M. le Préfet voudra bien appuyer sa demande auprès de M. le Ministre des Travaux publics. Il décide en outre, que les mille francs seront réalisés par la vente de rentes équivalentes à cette somme." (Registre de Délibérations du Conseil municipal)
Finalement, les travaux d'élargissement ne furent réalisés qu'en 1892...
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Conduit par Paul Raby, architecte de la ville, le but de ce chantier fut d'édifier deux travées longitudinales d'un mètre vingt de large situées en encorbellement au-dessus des piles du pont (détail d'une carte postale ancienne de La Palisse).

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Le pont de Lapalisse demeura dans cette configuration plus de soixante-dix ans. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l'intensification du trafic routier sur la Nationale 7 posa à nouveau le problème de l'élargissement du tablier. Maintes fois reporté et en passe de devenir un véritable serpent de mer dans les années 50-60, le chantier fut enfin réalisé au cours des années 1966-1967.

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Deux vues actuelles des dessous du tablier. Lors des travaux de 1966-1967, un mètre cinquante fut gagné sur le côté droit du pont.

S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com

vendredi 17 avril 2009

Le souvenir de Jeanne

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L’avocat parisien Franz Van Der Motte, spécialiste du droit social et historien de la gauche prolétarienne française, vient de publier aux Editions Les Points sur les I , un petit ouvrage consacré au destin de la Lapalissoise Jeanne Labourbe, première communiste française héroïne de la Révolution d’Octobre.
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Nous avons eu le plaisir de lui poser quelques questions dans le but de mieux comprendre la genèse de cette étude et la place qu’occupe actuellement Jeanne Labourbe dans l’histoire du Communisme international :

Palicia : Comment avez-vous découvert la figure et le destin de Jeanne Labourbe ?

Maître Van Der Motte : J’ai été élevé à Saint-Pierre-des-Corps en Indre-et-Loire où ma mère était institutrice et où le souvenir de Jeanne Labourbe était encore honoré il y a une quarantaine d’années. Une place porte d’ailleurs son nom et il n’y a donc pas qu’à Lapalisse où l’on se souvient plus d’elle désormais !


Palicia : N’avez-vous pas le sentiment que Jeanne Labourbe est beaucoup plus connue dans l’ex-URSS qu’en France ?

Maître Van Der Motte : Jeanne Labourbe est peu connue en France, car le rôle de l’armée française dans ce drame est important. En outre, l’épisode de la Mer Noire n’est pas très glorieux pour notre pays, l’histoire officielle ayant intérêt à « gommer » ces épisodes qui ne doivent en aucun cas figurer dans les livres d’histoire destinés aux élèves.
Vous êtes le seul, avec Marie-Georges Buffet, à m’avoir parlé d’elle. Pour mon éditeur, il s’agissait simplement de publier une petite documentation sur elle à l’occasion de la Fête de L’Humanité cette année. Nous réfléchissons désormais sur une biographie du soldat Armand ou de l’Aspirant Maillot, autres oubliés de l’Histoire.

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S. HUG

jeudi 2 avril 2009

La lutte contre le bas de laine (1916-1921)

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Durant la Grande Guerre de très fortes pratiques de thésaurisation (populairement symbolisées par le "bas de laine") se développèrent dans les campagnes françaises. Ce phénomène fut si vif que le numéraire en circulation vint à manquer. Pour pallier cette déperdition, de nombreuses Chambres de Commerce créèrent leur propre papier-monnaie : les fameux billets de nécessité. Ainsi, la Chambre de Commerce de Moulins-Lapalisse émit des billets de 2, 1 et 0,50 francs à partir du mois de mai 1916. Six séries de ces "bons-monnaie" furent tirées jusqu'en novembre 1921 pour un montant total de 2 500 000 francs. Ces billets de nécessité furent démonnétarisés à la fin de l'année 1921.
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S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com