samedi 19 décembre 2009

Un coup de gueule : que faire de Lapalisse ?

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La récente constitution d’un Conseil d’exploitation de l’Office de Tourisme du Pays de Lapalisse, devant remplacer à partir du 1er janvier 2010 l’Association du même Office dissoute le mois dernier, est un mauvais signal lancé tant à l’opinion publique du Pays lapalissois qu’en direction des acteurs du tourisme régional. Finalement, on prend les mêmes et on continue… On resserre encore un peu plus le groupe des décideurs quitte à encourir le risque de se couper de la population. Pourtant, la réussite d’un développement touristique harmonieux passe toujours par une prise de conscience collective. Certes, l’apathie lapalissoise est légendaire, mais tous les amoureux de ce pays ont le devoir d’être des semeurs d’idées. A l’heure des « votations citoyennes », personne ne sait par exemple ce que les Lapalissois pensent véritablement de l’image de leur ville et quelles sont leurs idées en matière de promotion touristique. Peut-être a-t-on tout simplement peur que le miroir populaire ne renvoie le visage de l’immobilisme ? Dans un article récent, je vous avais fait part de mes interrogations face à la perte de compétitivité du Pays de Lapalisse sur le marché du tourisme local, désormais il ne s’agit plus de doutes mais de craintes portant sur l’absence d’un véritable projet touristique d’avenir pour notre ville. Quelles sont dans ce domaine les perspectives à long terme dégagées par l’actuelle municipalité ? Personne ne le sait !
Rappelez-vous, lors de la campagne pour les élections municipales de mars 2008, Jacques de Chabannes avait lancé la louable idée de développer les relations entre la SCI du Château de La Palice et la municipalité afin de créer un véritable partenariat entre les gestionnaires du monument historique et les édiles locaux. Si la réalisation d’un tel partenariat est techniquement et juridiquement possible, elle est revanche extrêmement périlleuse en terme de gestion politique pour l’actuel maire. En l’état, rien de nouveau ne viendra du château de La Palice, l’avenir proche est donc à ses pieds. Justement, en contrebas de celui-ci mûrit le projet de réhabilitation de tout un groupe de maisons situées Place Bécaud afin de transformer chaque étage en appartement et chaque rez-de-chaussée en cellule commerciale ayant vocation à accueillir des artisans d’art. L’artisanat d’art a certes le vent en poupe, mais jusqu’à quand ? Les retombées économiques ne sont d’ailleurs pas toujours, loin s’en faut, au rendez-vous. En l’occurrence, il s’agit toujours plus de vitrines ne fonctionnant que quelques mois dans l’année que de réels moteurs économiques. En revanche, l’un des grands avantages de l’artisanat d’art est d’introduire dans les zones rurales toute une nouvelle catégorie sociologique (les néoruraux) capables, au travers de projets forts, de construire des liaisons entre monde urbain et monde rural. Mais est-on prêt à Lapalisse à partager le pouvoir avec des néoarrivants ?
En complément de cette future activité d’artisanat d’art et afin de redonner vie à la « Place du Moulin », pourquoi ne pas tester une idée totalement novatrice : celle d’une scénographie historique implantée dans une des futures cellules commerciales. Il s’agirait tout bonnement de reconstituer un atelier ou une boutique d’autrefois (menuisier, épicier ou couturière par exemple) et de faire vivre cet endroit autour d’un comédien (ou d’une comédienne) qui y accueillerait les visiteurs et serait capable de recomposer à la fois la vie de sa boutique et celle de la ville, il y a un ou deux siècles, au travers d’une performance durant quelques dizaines de minutes. Un tel lieu pourrait même être utilisé une bonne partie de l’année en en faisant une véritable scène pédagogique grâce à la signature d’un partenariat avec l’Éducation nationale. Ce « spectacle » pourrait bien entendu être parfaitement intégré dans le déroulement des visites de la ville organisées par l’Office de Tourisme, celles-là mêmes qui constituent, pour l’heure, le plus solide outil promotionnel dont nous disposons.

Que faire de l’ancienne Nationale 7 bientôt rénovée de fond en comble ? S'agira-t-il simplement d'un espace vide de sens ?
Organiser tous les deux ans un grand embouteillage de véhicules anciens à Lapalisse est une chose, mais cela ne relève que de l’événementiel et, notons au passage, que cette initiative n’a été rendue possible que grâce au travail efficace de l’équipe municipale précédente et au talent de Thierry Dubois. Comment faire de la traversée de Lapalisse un lieu attractif, pérenne et original ? Pourquoi ne pas découper le tronçon situé en cœur de ville en trois compartiments historiques qui permettraient aux visiteurs de remonter l’histoire de cette route depuis les années 80 jusqu’aux années de la conquête de l’automobile en passant par les sixties ? En partenariat avec le Musée d’Art brut (un lieu qu'il faudra bien sauver) on pourrait très bien installer à l’intérieur de chacun de ces tronçons des réalisations plastiques exposées à mi-hauteur traduisant l’esprit de la route et du tourisme au fil du temps. Un tel projet serait permanent, évolutif et permettrait de faire descendre l'art dans la rue.

Tout reste donc à construire à Lapalisse.

Pour l’heure nous vous proposons, chers lecteurs, de participer à un sondage, que vous trouverez dans la colonne de droite de PALICIA afin de connaître votre opinion sur l’image actuelle de notre ville.

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S. HUG


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