dimanche 6 juin 2010

La route du Professeur Dargent s'arrêta brutalement à Lapalisse le 13 juillet 1972

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La mise en service en octobre 2006 de la première tranche de la déviation de la Nationale 7 à la hauteur de notre ville constitua une véritable révolution territoriale portée sur les fonts baptismaux par Bernard Le Provost, maire emblématique de Lapalisse. D'un coup, la Nationale 7 lapalissoise quitta le classement des tronçons routiers les plus accidentogènes de France. En effet, à partir de la fin des années 1960, la route bleue devint peu à peu une "route noire" pavée d'une trop longue série de drames humains. Parmi les accidents routiers qui marquèrent le plus les Lapalissois figure en première place celui survenu le 13 juillet 1972 à la hauteur de l'entrée du stade municipal dans lequel le célèbre Professeur Marcel Dargent trouva la mort alors qu'il se rendait en consultation à l'hôpital de Moulins. Son véhicule entra en collision avec celui d'une famille sur le chemin des vacances.
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Marcel Dargent naquit à Lyon le 19 octobre 1908 à Lyon. Internes des hôpitaux à Lyon en 1928, agrégé de chirurgie en 1946, il fut nommé chirurgien des hôpitaux en 1950 puis professeur de clinique cancérologique à l’Université Claude-Bernard en 1958. Après avoir dirigé le pavillon B de l’hôpital Edouard-Herriot spécialisé dans les maladies cancéreuses, il prit en 1956 la succession de son maître, le professeur Paul Santy, à la tête du centre Léon-Bérard. Ce fut dans ce centre que s’épanouit l’essentiel de ses recherches scientifiques et de ses idées sur la cancérologie. En 1947, il participa, avec le Pr Léon Bérard, à la première opération en France d’exérèse du poumon. Il est également un des premiers à mettre au point des techniques pour améliorer les suites opératoires et le confort des patients dans la chirurgie des cancers de la sphère ORL, notamment du cancer de la gorge et de la langue. Il fit partie aussi des pionniers des thérapeutiques non mutilantes et des gestes conservateurs concernant en particulier les cancers féminins (utérus et sein). Autre idée novatrice qu’il mit en application pour freiner le développement des cancers mammaires métastatiques : l’ablation des glandes surrénales. Par ailleurs, il se passionna pour la recherche expérimentale et passa de longues heures dans son laboratoire. Ses dernier travaux furent axés sur l’immunologie du cancer.
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S. HUG

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