samedi 8 décembre 2012

Pour un nouveau modèle territorial (version 3.0)

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Voici la version 3.0 du projet de promotion territoriale que je vous ai soumis la toute première fois en février 2010. Dès son lancement, j'ai conçu ce projet comme un outil évolutif. Il est donc temps d'en effectuer une relecture à la lumière de la constante dégradation de la politique promotionnelle de la ville de Lapalisse et de son Pays. Durant les tous derniers mois, huit tendances ont en effet grevé le potentiel touristique du Pays lapalissois :
  • L'offre touristique cuisinée par la Com Com et la municipalité lapalissoise se dégage mal des simples animations culturelles de Pays. Cette offre part dans tous les sens et manque d'unité : elle ne permet aucunement aux touristes de lire notre territoire.
  • La Communauté de Communes du Pays de Lapalisse et la municipalité lapalissoise continuent à trop miser sur les Embouteillages de la Nationale 7 qui, en plus d'être mal programmés, commencent à avoir moins d'impact médiatique et de retombées économiques.
  • Le bureau de la Com Com ne valorise pas assez les efforts entrepris par certaines communes qui cherchent à développer leur potentiel touristique (Droiturier, Isserpent, Le Breuil), allant même jusqu'à freiner le remarquable dynamisme Bertois. 
  • Le sentiment d'appartenance au Pays de Lapalisse n'est pas assez cultivé : il est urgent de le développer. 
  • Le potentiel du quartier d'artisanat d'art, situé au pied du château de La Palice, est pour l'heure sous-exploité.
  • La disparition du Comité des Fêtes lapalissois et les récentes vicissitudes de l'UGCAL  montrent bien qu'il faut imaginer une nouvelle façon d'animer notre ville.
  • L'animation au sein du Camping de la Route Bleue doit être non pas repensée, mais tout simplement créée.
  • Le Musée d'Art Brut est de plus en plus délaissé alors que l'offre artistique proposée par l'Office de Tourisme communautaire dans le cadre de ses expos est de plus en plus décevante.

Le modèle de territoire présenté en février 2010 repose sur l'emboîtement de trois échelles géographiques : le Pays, la ville et l'artère principale.

Réinventer la promotion du Pays

· En février 2010, je vous avais proposé l'idée de réactiver le Comité des Fêtes lapalissois, mis en sommeil en 2007, en créant un forum associatif local. Face au manque récurent de bénévoles engagés dans les animations communautaires et lapalissoises, ce projet est plus que jamais d'actualité. En voici les grandes lignes. Chaque conseiller municipal non doté d’une délégation pourrait ainsi se voir proposer de signer une Charte d’engagement civique lui permettant, contre une indemnité, de s’engager au service de la vie festive lapalissoise. Ces conseillers deviendraient de la sorte les pivots d’un Comité des Fêtes d’une nouvelle génération qui, après révision de ses statuts, se verrait confier la gestion et le développement du forum associatif local. Toutes les associations locales pourraient librement adhérer à ce forum. Les adhérents, s’engageant bénévolement dans la préparation et l’organisation d’événements lapalissois, capitaliseraient au nom de leur association un crédit-temps qui, lors du montage financier d’un projet précis, serait converti en une subvention supplémentaire accordée par la municipalité. L’unité de crédit-temps serait néanmoins dotée d’un coefficient inversement proportionnel au poids numérique de l’association afin de ne pas pénaliser les petites structures associatives. Une fois testé, ce concept de Forum associatif local pourrait être élargi à l'échelle de la communauté de communes afin de faire vivre trois grands rendez-vous : l'Embouteillage de Lapalisse, une biennale de printemps et une fête d'automne. Alors que cette Fête d'automne serait annuelle, il serait budgétairement plus stratégique de créer une alternance, chaque printemps, entre les Embouteillages et les Biennales de Printemps (ancienne Fête de Printemps). En effet, pour renforcer l'impact promotionnel des Embouteillages de Lapalisse, il est impératif de programmer cet événement, non plus à l'automne, mais à la fin du printemps afin d'en faire un produit d'appel efficace pour le Pays de Lapalisse, en d'autres termes, un véritable tremplin pour la saison estivale. Si les Embouteillages sont inscrits dans le cadre lapalissois, les Biennales de printemps et les Fêtes d'automne doivent être en revanche pensées à l'échelle de tout le Pays de Lapalisse à l'image du Festival Gourmand du Saint-Pourcinois .

· Créer une publication biannuelle gratuite consacrée au patrimoine, à l’histoire et à l’action culturelle en Pays lapalissois sur le modèle de la remarquable Gazette des Monts de la Madeleine. En effet, une véritable dynamique de territoire ne pourra être créée qu’à la seule condition que tous les habitants du Pays se sentent investis d’un héritage historique commun. La première livraison annuelle serait lancée (y compris hors du Pays de Lapalisse) à l'occasion des Embouteillages et des biennales de Printemps et raconterait notre Pays au travers de ses produits phares et de ceux qui les font vivre. (ci-dessus : à l'image de ce qui se fait en Champagne, il faut communiquer autour de la personnalité des producteurs locaux). La seconde livraison annuelle prendrait place à l'occasion de la Fête d'automne et serait plus axée sur le partage d'un patrimoine commun.


·Créer un Pack ruralia, c’est-à-dire un passeport regroupant l’ensemble des offres touristiques liées à la ruralité du Pays de Lapalisse et permettant d’accroître la lisibilité de notre territoire au travers de plusieurs formules. La formule la plus complète serait basée sur la mise à disposition des touristes de coach de Pays les guidant à travers les campagnes du Lapalissois et les accompagnant dans leur rencontre avec les acteurs de notre ruralité. Il est également nécessaire d'étendre la gamme de nos offres en créant des pass "journée thématique" alliant visites et déjeuner. Un circuit pourrait ainsi être organisé autour du thème des différents styles romans qui voisinent dans notre Pays (Bert, Droiturier, Le Breuil), un second circuit pourrait retracer un siècle d'agriculture, un autre serait structuré autour du thème de l'agriculture biologique, sans oublier la thématique de l'artisanat d'art... 
Il est par ailleurs primordial que l'un des coach de Pays soit rattaché au Camping de La Route Bleue afin d'en assurer l'animation et la promotion.  
Il est enfin nécessaire que la Com com encourage les initiatives locales afin de créer de la diversité et d'accroître les capacités d'accueil de notre territoire, qui sont pour l'heure extrêmement faibles, en soutenant la création de chambres d'hôtes, de gîtes d'hôtes, de "séjours-campings" à la ferme, de formules Bed and Bredfeast..
La mise en place de packs ruralia et de pass thématiques soulève d'une façon plus générale une question, éludée jusqu'à présent dans le Pays de Lapalisse : celle de la formation des acteurs du tourisme local : un vaste chantier en perspective. Il est temps de mener une réflexion collective sur notre sens de l'accueil. Le Comité Régional de Développement Touristique d'Auvergne propose à ce titre des cycles de séminaires qu'il serait important d'intégrer dans cette démarche de recherche qualité-services.

Une ruralité à parcourir

Promouvoir notre ville



Le travail sur l’image de notre ville est sans doute le plus difficile à mener car, dans l’esprit collectif, cette notion est intimement liée à l’idée du déclin de Lapalisse matérialisée par la fermeture de nombreux commerces. Cependant, rien ne prouve qu’une hypothétique expansion économique se traduirait obligatoirement par une reconquête des cellules commerciales abandonnées. L’enjeu est donc dans un premier temps de parvenir à rénover l’image projetée de notre ville. Cette entreprise de longue haleine passe tout d’abord par la remasterisation du site internet communal qui, malgré sa rénovation en juillet dernier est bien en deçà des attentes. Il est désormais impératif de le rendre plus dynamique, plus vendeur, en y intégrant des animations flash et des bannières interactives. Le prochain site communal devra également être pensé comme un véritable hub, c’est-à-dire une plate-forme de réflexion fonctionnant sur le principe d’un réseau social mettant en relation l’ensemble des entrepreneurs et des porteurs de projets qu’ils soient installés dans le Pays ou expatriés. Un tel hub doit être géré par un webmaster-modérateur dédié.




Une ville plus visible


Une artère à repenser


La dernière échelle de réflexion intégrée à ce modèle territorial est celle de la principale artère lapalissoise, à savoir l’ancienne Nationale 7 dans sa traversée de la ville. Comme je l'avais souligné en février 2010, puis en décembre 2010, les travaux de réhabilitation menés sur sa portion intra-urbaine  n'ont pas suffi à redynamiser cette artère : il faut véritablement la replacer au cœur de l’image du Pays de Lapalisse en en faisant un lieu central. Beaucoup d’internautes se sont émus de l’état de décrépitude de l’entrée sud de la ville (la route de Roanne). Il est temps qu’une réflexion municipale et communautaire s’engage sur cette micro-portion de l’ancienne Route bleue en projetant le paysagement sur la droite de la chaussée de l’emprise de l’ancienne station service. Cet espace, ainsi que la totalité de la traversée de Lapalisse, pourraient être valorisés par l’installation d’œuvres nées d’un partenariat avec le Musée de l’Art en marche (Art brut) et financées par la création de micro-bourses artistiques (2 000 à 5 000 euros) packagées à la fois par la commune, la Communauté de communes et l’intervention d’un mécénat d’entreprises. Le thème général serait celui l’histoire de la Route bleue et des migrations estivales afin d’inscrire dans l’espace urbain l’importance de cet héritage routier. L’objectif final serait de créer, tout le long de la traversée de Lapalisse, la première galerie d’art rubanée de France, dont la muséographie emmènerait le visiteur jusqu’au cœur de la vie lapalissoise. Notons, au sujet du financement de ce concept, que plusieurs fondations soutenant la promotion de l’art contemporain peuvent être sensibilisées sur ce thème de la galerie rubanée. 
Autre proposition. Afin de renforcer l'ancrage de Lapalisse et de son Pays dans sa ruralité, il serait également judicieux de réhabiliter  l'ancien bief du Moulin de la Ville en un "jardin aquatique" pouvant accueillir des installations de Land Art pouvant également bénéficier des micro-bourses artistiques. De même, afin de redynamiser le cycle d'expos de l'Office de Tourisme, il serait judicieux de jouer la carte du Land Art qui manque cruellement de lieux d'installation permettant de le mettre en dialogue avec d'autres formes artistiques contemporaines.
Afin de donner un sens à cet emboîtement d’échelles géographiques, il conviendrait  d'installer, dans l'une des cellules commerciales réhabilitées au pied du château, un Comptoir de Pays, lieu de promotion animé par une scénographie à caractère historique qui entraînerait le visiteur dans le passé de Lapalisse et de son pays. Ainsi, dans une échoppe reconstituée, un ou deux intervenants maîtrisant les arts de la scène, feraient revivre au cours d’une représentation de quelques dizaines de minutes l’environnement social, architectural, sonore et olfactif des rues et des places lapalissoises d’avant 1914. La dimension gustative ne serait pas oubliée en intégrant dans le scénario, la mise en scène et la dégustation de produits du terroir (commercialisés à l’intérieur même du Comptoir de Pays ou dans son périmètre immédiat). 
Reste enfin à réfléchir à la façon dont il serait possible de faire vivre, tout au long de l'année, le quartier d'art inauguré cette année. Je vous rappelle qu'actuellement aucune animation n'y est programmée durant la saison hivernale. L'une des voies possibles consisterait à lancer, sur réservation limitée à des groupes de moins de dix personnes, des ateliers-découvertes "De la matière au geste" qui permettrait, à tout un chacun, de découvrir la gestuelle artisanale qui crée et qui modèle. Ces ateliers peuvent parfaitement intégrer dans leur déroulement des temps de rencontres avec des artisans lapalissois soucieux de faire partager leur savoir-faire. 
Une artère à réinventer


S. HUG



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